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Pierre Géraud-Liria

visage
Pierre Geraud Liria
nom
Pierre Géraud-Liria
logotype
le drive tout nu
verbatim

 Si à l’époque certains nous voyaient comme des hurluberlus, nous bénéficions aujourd'hui d'une image aussi professionnelle que les autres. 

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Fin 2023, le Drive tout nu fêtera ses 5 ans. Depuis le lancement, cette aventure est portée par des convictions fortes de ses fondateurs : Salomé Géraud et Pierre Géraud-Liria. Et pour cause, cela vient d’une expérience personnelle et d’un constat personnel. À cette époque, Pierre est agronome de formation. Il a d’ailleurs exercé cette fonction dans plusieurs entreprises et aux quatre coins du globe. Au cours de ses missions, il se rend compte qu’il y a des déchets partout. Même chez nous. Un Français consomme en moyenne 590 kilos de déchets ménagers par an. Il décide donc avec son associée de créer le Drive tout nu, une solution de courses du quotidien sans emballage.

Une marque pour guider le changement

Le constat est sans appel. En France et partout en général, nous produisons beaucoup trop de déchets. Pourtant, il semblerait que les consommateurs soient prêts à changer leurs habitudes. Une récente étude montrait que 94% des français veulent consommer responsable mais ne savent pas comment s’y prendre. C’est ce que propose Le Drive tout nu : une solution clé en main. Pourtant, ce qui semble évident aujourd’hui ne l’était pas à l’époque. Pierre avait déjà essayé de lancer ce projet en 2012. À cette époque, le sujet était encore trop récent et les consommateurs pas prêts. En 2018, les choses sont différentes et rapidement le projet prend de l’ampleur. Aujourd’hui c’est 6 drive, 40 salariés, 3 nouvelles structures, plus de 6000 bocaux lavés chaque semaine et de très beaux projets dans les cartons. Et ce n’est pas anodin. Pour Pierre, cela montre que le marché change, les attentes aussi et que nous allons dans le bon sens.

L’entrepreneuriat à impact pour résoudre des problèmes de société

Depuis les premiers pas du projet, Pierre a eu l’occasion de croiser beaucoup d’entrepreneurs à impact. Ce qu’il en ressort ? “Les entrepreneurs à impact ont tous un point commun : ils cherchent à résoudre un problème de société”. Pour le Drive tout nu, il s’agit d’une part du problème de la production de déchets, d’autre part du sujet de la santé par l’alimentation.

Un entrepreneuriat à impact qui se professionnalise

Selon Pierre, le secteur de l’entrepreneuriat à impact s’est professionnalisé et structuré mais n’a pas évolué de manière radicale ces dernières années. Les accompagnements sont les mêmes. Les structures aussi. Il souligne cependant un point clé. “Avec Le Drive tout nu, nous évoluons dans le domaine de l'Économie Sociale et Solidaire (ESS). Au début, les gens remarquaient que Salomé (mon associée) était une femme. Ce n’était tellement pas courant de voir une femme co-fondatrice d’un projet comme celui-ci que ça en devenait un élément marquant. Heureusement, aujourd’hui ce n’est plus un sujet”. En d’autres mots, on remarque quand même des évolutions positives, notamment du point de vue de l’inclusion. Des accompagnements spécifiques ont été lancés pour intégrer des minorités jusque-là quasi absentes de l'écosystème, et c’est une excellente nouvelle.

Une normalisation de l’entrepreneuriat à impact

Le domaine de l’entrepreneuriat n’a pas changé, le contexte oui. Ces dernières années, le COVID, la guerre en Ukraine et de nombreux autres éléments ont indirectement impacté les entreprises à impact. La recherche de fonds est plus longue et complexe, les candidats attendent plus de stabilité notamment à travers les CDI, les taux d’intérêts ont augmenté… Bref, un ensemble de facteurs qui viennent peser sur la gestion de l’entreprise. En revanche, Pierre souligne également “qu'il y a eu une forme de normalisation de la notion d’impact. Si à l’époque certaines personnes nous voyaient comme des hurluberlus, aujourd’hui les entreprises à impact bénéficient d’une image aussi professionnelle que les autres entreprises”. Le changement passe par la sensibilisation, ce signal est donc positif pour la suite.

Une restructuration du marché du vrac

Le marché du vrac a connu des jours sombres suite au COVID. En 2022, près de 20% des magasins bio ont dû fermer. Ce chiffre monte à 40% pour les magasins spécialisés dans le vrac. Cette phase compliquée a entraîné un écrémage des projets. Beaucoup ont disparu, d’autres ont réussi à tirer leur épingle du jeu. C’est le cas du Drive tout nu qui a enregistré une croissance autour de +30% en 2023. Cela montre que si le marché fait face à des pressions fortes, la demande est là et les consommateurs au rendez-vous. Et justement, Pierre est positif quant à la suite des événements. “Le zéro déchet et la consommation responsable vont devenir incontournables. On se demandera simplement comment on faisait avant.”

Une démarche commune pour construire le monde de demain

Imaginer des solutions pour rendre notre quotidien meilleur est un projet qui mobilise. Pierre raconte une anecdote qui a grandement contribué à l’évolution du Drive tout nu. Alors qu’ils en étaient au balbutiement du projet, une personne les a contactés. “Ce contact nous a proposé d’échanger et discuter de nos enjeux. Il a rapidement compris qu’il nous manquait un logiciel de picking pour nos commandes. Il s’est proposé de nous en faire une première version pro bono, pour nous donner un coup de pouce. C’était le directeur logistique d’un groupe de luxe. Il était en réflexion, avait envie d’opérer une transition pour retrouver du sens dans son quotidien. Cela a été un levier incroyable pour nous et ça lui a aussi permis de passer le premier cap pour se lancer à son compte.” Des histoires comme celle-ci, il y en a plein. Et il n’y en aura jamais assez. Nous l’avons vu ces dernières années, pour se donner toutes les chances d’aller vers un monde meilleur, les acteurs de l'entrepreneuriat à impact doivent se serrer les coudes. Consommateurs, financeurs, partenaires, tous.

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